mardi 18 décembre 2012

Les 11 samourais et le chien aux oreilles qui pendaient

Crash course d'histoire nippone avant de commencer.
Au 16ème siècle, premiers contacts prudents du Japon avec l'occident. Les commercants étrangers, essentiellement des portugais, hollandais et anglais, pouvaient accoster dans certains ports, vendre et acheter des marchandises, c'est tout.
100 ans plus tard, le shogun, craignant 1 colonisation du Japon par les missionnaires chrétiens, décida en 1633 d'isoler complètement le pays du reste du monde, ne laissant qu'un comptoir d'échanges commerciaux sur une île au large de Nagasaki. Les missionnaires furent expulsés ou bien exécutés en même temps que les japonais convertis à la religion des barbares s'ils ne partaient pas assez vite :-).
Le Japon vécut ainsi en autarcie pendant plus de 200 ans, jusqu'en 1853, date à laquelle la marine américaine obligeat le gouvernement nippon à ouvrir tous ses ports au commerce. Ceci fut le début de la fin du shogunat.


L'histoire des 11 samourais peut à présent commencer. En 1867, un navire de guerre francais pénétra sans autorisation dans le port de Sakai, au sud d'Osaka. Les japonais, considérant ceci comme 1 agression, se défendèrent et 10 soldats francais furent tués.
Les francais exigèrent du gouvernement japonais que les samourais en cause soient punis. La réaction nippone fut si dure qu'elle resta gravée dans les mémoires : pour chaque soldat francais tué 2 samourais devaient se donner la mort en présence de l'officier francais en charge.
Conformément au bushido, le code d'honneur des samourais, les soldats fautifs se suicidèrent selon le rite appelé seppuku et plus connu en occident sous le nom de hara-kiri.
L'officier francais, choqué par ce spectacle macabre, demanda au bout de 11 hara-kiri que les samourais restants soient graciés.
Les 11 samourais  morts par seppuku furent enterrés dans un temple de Sakai que j'ai visité avec Kumiko hier. Du site, il ne reste plus que les tombes et un autel, le reste étant devenu une école maternelle. Sensation bizarre de découvrir cet épisode sanglant de l'histoire nippone tout en entendant des enfants jouer dans la cour de récréation !


Durant toute la journée, nous nous sommes baladés dans les vieux quartiers de Sakai, visitant de nombreux temples qui à force se ressemblent tous. Mais de temps à autre on trouve 1 perle rare, 1 monument qui sort de l'ordinaire. Aujourd'hui ce fut le temple aux Jizôs.
Un jizô est une statue de pierre représentant un bouddha protecteur des enfants. Les familles qui ont perdu un enfant viennent prier les jizôs afin qu'ils le protègent dans l'au-delà. D'habitude on les trouve au bord des routes, un peu comme les statues du christ ou de la vierge en Europe, mais c'est rare d'en voir autant rassemblés, surtout de si petite taille. Ca m'a fait penser à une photo de classe :-).

Afin de finir cette journée sur une note humoristique, voici le dialogue que nous avons pu entendre entre 2 mamies sur le chemin du retour :
- Il est beau votre chien, mais dites-moi pourquoi lui avez-vous entouré la tête d'un foulard, est-il malade ?
- Oh non pas du tout. Mais vous savez, ses oreilles sont tellement longues que lorsqu'il fait sa commission elles trempent dedans et je suis obligée de les laver. Et quand c'est la grosse commission je ne vous raconte pas comment ca sent !

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