jeudi 24 avril 2014

Déception dorée, découverte de la vrai ferveur et des beautés florales

Après une nuit un peu plus calme (ou alors vu la fatigue je n'ai rien entendu...), nous retournons à "L'atelier de coquin" pour les appros du petit déj, mais ce coup-ci sans hareng :-).
Première destination du jour, Kinkaku-ji, le temple au pavillon d'or, situé au nord-ouest de Kyoto.


Contrairement à son frère d'argent, l'endroit n'est pas un havre de calme et d'harmonie, plutôt un centre touristique bondé et clinquant. Franchement, c'est une grosse déception. Le pavillon en lui-même n'a rien d'extraordinaire, l'or lui donne une apparence "nouveau riche" très artificielle. Le jardin autour est joli, mais là aussi ne soutient pas la comparaison avec celui du pavillon d'argent. Et le flux incessant de touristes par cars entiers n'arrange rien...
Voulant échapper à la cohue touristique, nous voulons rapidement partir pour notre prochaine destination, le temple Ryoan-ji, mais les bus de ligne n'arrivent pas (à cause du bordel mis par les cars de touristes...). En plus, nous avons rendez-vous à 14 heures chez l'oncle d'un ami japonais de Kumiko (que je connais également et qui habite en Allemagne). Son oncle est un artisan qui tisse avec sa femme des Obi (la ceinture des kimonos). Nous décidons de ce fait de changer nos plans et partons directement pour le quartier de l'atelier de tissage.

Arrivés sur place, trouver un resto/snack ouvert s'avère mission impossible vu que c'est le jour de fermeture du quartier (au Japon les magasins décident individuellement ou par quartiers leur jour de fermeture hebdomadaire). En cherchant bien, nous trouvons un petit magasin qui vend des bentô (sortes de plateaux-repas très variés). J'en profite pour montrer l'adresse de l'atelier de tissage et demander où c'est. Les vendeuses n'en savent rien, mais elles appellent les gens avec qui nous avons rendez-vous pour se renseigner. Elles nous indiquent alors un temple aux alentours où nous pouvons aller manger et nous disent de revenir ensuite afin qu'elles nous emmènent elle-mêmes à l'atelier !


Nous nous rendons dans le temple, Shakuzoji, où se tient une fête. Ce lieu est l'antithèse du pavillon d'or. C'est un temple inconnu, petit, simple et dont il émane une sensation de ferveur, d'authenticité ! Nous trouvons une petite place dans le jardin pour nous asseoir et manger sans déranger. A ce moment là, une vieille dame vient vers nous et se présente comme la mère de mon ami Hatano. Elle a été appelée par les vendeuses du marchand de bento et est venue nous chercher pour nous emmener à l'atelier de tissage car c'était plus simple que d'expliquer le chemin au téléphone !
Je profite de sa présence pour en savoir plus sur la fête célébrée dans ce temple. Celui-ci est consacré à la guérison et sur son fronton on y trouve partout des représentations de tenailles et de clous. Ces outils sont les symboles de la maladie combattue avec succès, les clous étant le mal extrait du corps du malade, les tenailles sa volonté et la médecine. Une plaque représente un malade guéri, ce malade en ayant fait don au temple en guise de remerciement. Cette fête célèbre la victoire sur la maladie. Elle a lieu une fois par mois et outre la partie religieuse, c'est l'occasion pour les personnes présentes de pouvoir également faire gratuitement un check-up, effectué par des médecins bénévoles d'un hôpital voisin.
Après ces explications très intéressantes, nous partons avec la maman de Hatano.


Arrivés sur place, nous entrons dans l'atelier, qui est en fait l'arrière de la maison de l'oncle et de la tante de Hatano et ne consiste qu'en deux métiers à tisser d'apparence antidiluvienne qu'ils ont eux-même fabriqué et breveté ! Ils nous expliquent comment ça marche (je ne comprends pas tout, c'est pourquoi j'ai fait une vidéo...) puis nous invitent à prendre le thé. Ils ont tous les deux dans les 75-80 ans et travaillent encore, tous les deux, seuls. C'est impressionant et désolant à la fois, car cela signifie qu'il n'y a personne pour reprendre leur activité...


Ensuite, nous reprenons le bus (après avoir été raccompagnés à l'arrêt par la maman de Hatano !) pour notre dernière destination de la journée, le château de Nijô et ses jardins.


Ce château a été construit au début du 17ème siècle, sur ordre de Tokugawa Ieyasu, le fondateur du shogunat Tokugawa qui a duré plus de 250 ans et s'est terminé en 1867 avec la restauration Meiji.
Avec l'avènement de la dynastie Tokugawa, Edo (l'actuelle Tokyo) est devenue la nouvelle capitale du Japon. Toutefois, le shogun revenait souvent à Kyoto, entre autres pour surveiller l'empereur et sa cour, qui ont continué de résider à Kyoto jusqu'au début de l'ère Meiji. Le château de Nijô était alors la résidence temporaire des shoguns Tokugawa lors de leurs visites à Kyoto.

Le château en lui-même est très intéressant à visiter (avec de nombreuses fresques sur les murs et les portes coulissantes, qu'il est malheureusement interdit de prendre en photo...), mais pour moi les jardins qui l'entourent sont le véritable intérêt du site ! Même si la floraison des cerisiers est quasiment terminée, celle d'autres fleurs bat son plein, le Japon en ce moment c'est un véritable paradis de couleurs et de senteurs ! Après la visite du bâtiment principal, nous faisons le tour des jardins et admirons les beautés florales jusqu'à la fermeture à 17 h.


Après cette journée bien remplie, nous nous posons un peu à la pension avant d'aller diner. Vu que les parents sont assez vanés, nous décidons de retourner dans le resto de Kushi-Katsu qui nous avait tant plu avant-hier.

 Ce soir encore, l'accueil est parfait, tout est délicieux, que ce soit le salé ou le sucré, maman adore leurs beignets de banane nappés de chocolat !


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